C’est une réflexion que je me suis faite en sortant de l’exposition «life in cities » rétrospective du travail de Michael Wolf que je vous invite à découvrir.
J’ai d’abord été happée dès l’entrée par des clichés de visages et de mains écrasés derrière la vitre embuée d’un train.
Privé de choix, l’être humain a de la ressource pour s’adapter et « faire avec »le manque d’espace. Comment? par l’abstraction – s’extraire de soi-même, ne pas penser à ce qui se passe. Être là mais ailleurs à la fois, se retirer dans le sommeil aussi. On est tous habitués à le faire dans les grandes villes mais ici, dans ces mégapoles il faut « faire avec » l’écrasement, la promiscuité, le bruit partout et tout le temps, même dans l’espace intime.
Combien de temps est -il possible de vivre ainsi sans perdre la raison ? Comment donner un sens à ce quotidien si contraint ?
Ces clichés montrent la maltraitance d’un système et de l’espace lui même, conçu dans l’abstraction de ceux pour qui il a été fait. Imaginé par des hommes pour d’autres hommes pourtant.
Par le jeu des échelles, des couleurs et des motifs, la série « architecture of density » joue aussi avec l’abstraction. Il faut s’y attarder pour prendre conscience que derrière ces fenêtres identiques qui forment un dessin esthétique et captivant, il y a des milliers de personnes, qui vivent là, … vraiment !
Expérience troublante …
——–« Life in cities » Michael Wolf, jusqu’au 22 avril au musée de la photo – La Haye—