Ce texte synthétise ma philosophie et mon approche quand je transforme les espaces de vie.
J’ai tourné un bon moment avant de découvrir quel était mon ikigai…ce que je pouvais apporter au monde de façon naturelle et évidente. C’est arrivé en 2015 : Je voulais faire un travail sur les objets du quotidien pour apporter du bien-être chez soi sans faire de travaux.
L’objectif de ce travail est de contribuer à faire de chacun des habitants que j’accompagne une personne épanouie, en capacité de donner le meilleur d’elle même.
Une ambition assez loin de l’image de mon métier initial d’architecte et d’urbaniste mais qui est mon moteur depuis toujours dans mon exercice.
L’organisation des objets n’est pas non plus la priorité affichée de mes clients. Je m’adresse à des personnes qui souhaitent se sentir bien chez elles, que leur intérieur les ressource. Elles ont pour la plupart vécu un changement important dans leur vie qui leur demande de se repositionner et donc d’avoir un environnement qui les soutient.
Je leur propose de commencer par les objets car ils sont les matérialisations de nos pensées – l’expression de la personne que nous sommes. Être à la bonne place chez soi implique que les objets qui nous entourent soient les bons et qu’ils soient aussi à la bonne place.
Tout le reste s’organise autour : les meubles pour ranger les objets, les pièces où placer les meubles. Cela suppose aussi d’avoir cette conscience qu’une maison n’est pas un lieu de contrôle mais un lieu de partage et d’expression – Que de multiples goûts, façons de se déplacer et d’agir peuvent s’y croiser et cohabiter. C’est une partition à écrire souvent à plusieurs mains.
Dans cette recherche, je suis un média pour faciliter le processus et créer ce dialogue entre les personnes et leur espace.
Il s’agit de donner vie à l’espace, faire en sorte que le mouvement soit facile et fluide. Cela fonctionne comme une chorégraphie… Ce que je vise? Le geste simple et sans effort …les choses sont là où elles doivent être – le regard se pose, la main se tend, l’esprit s’apaise… tout est là dans un équilibre parfait. Le mouvement de la vie reprend.
C’est un dialogue qui part de soi – C’est pour cette raison qu’il est si particulier de communiquer sur mes projets … ça ne se voit pas, ça se raconte (un podcast est dans un coin de ma tête)
Mes outils sont invisibles – Je croise mon expertise à mon intérêt pour la psychologie – Je conjugue comprendre « qui je suis » à la conception d’espace.
Mais pourquoi au fond ai-je l’élan de faire ce travail ? c’est tout simplement ce que je sais faire de mieux.
Je connais intimement ce qu’est un espace qui correspond aux besoins. Ma maison de famille n’avait pas de salon mais une chambre d’hôpital. Elle était parfaitement adaptée aux besoins de mon père. Toute la maison d’ailleurs se pliait à ses besoins.
Pour la même raison, je sais ce qu’est un espace qui ne répond pas aux besoins … en l’occurrence les miens. Très tôt, je me suis nourrie de l’imaginaire des magazines pour m’évader de cet environnement sans beauté – tout était à sa place, utile et fonctionnel mais aussi froid et sans grâce, au service d’une seule personne.
Je suis donc aujourd’hui le fruit d’une histoire, d’un savoir faire et d’une expérience. J’ai à cœur la reconnaissance de l’être complet que nous sommes et son épanouissement dans son environnement. J’ai de la gratitude pour avoir su tirer parti de cette situation et c’est ce qui me donne l’énergie et la passion quand je suis à l’œuvre.
Comme je l’ai souligné au début, ma joie est de transformer les espaces sans faire de travaux. Je touche aux objets, aux meubles – je réarrange les uns et déplace les autres au gré des besoins. Et parce que j’aime le beau, je donne des conseils d’harmonie des couleurs et des matières.
Ce serait mentir que de ne pas reconnaître le plaisir que j’ai également à dessiner des meubles, déplacer une ou deux cloisons pour que le mouvement soit plus ample et augmenter les possibles !
C’est ainsi qu’aux différentes échelles de projet d’aménagement, j’accompagne mes clients pour suivre le fil qui part de « soi » et qui les amène à se sentir bien « chez soi ».
Lecture : 2′
Source image : « danse pour deux amoureux » image dans la revue le droit – chorégraphe Caroline Barrière